Le Labo est un « espace-autre ». Il est un lieu pratiqué par des acteurs hétérogènes et permettant le croisement de mobiles (DE CERTEAU 1980). Nous y accueillons et mettons au travail le « faire » des professionnel.le.s ; leurs pratiques d’artisan.e.s de la relation, leur intelligence rusée, leur mètis. Et nous les invitons à croiser cette expertise, avec d’autres : celles des champs de la recherche, et celles que l’on nomme « expérientielles », et qui n’appartiennent qu’aux personnes concernées, enfants et parents, que nous accompagnons.
Le Labo est alors composé de huit catégories d’espace, qui se tissent et s’articulent, en un même lieu situé.


Un espace d’expérimentation, qui permet de tester de nouvelles pratiques, de mettre en œuvre de nouveaux dispositifs. Mais qui permet aussi, de s’essayer à de nouvelles postures, de prendre du recul, de tenter de « faire autrement ».

Un espace frontière, hybride, entre recherche et intervention, expérimentation et incubation. Qui navigue sur une ligne de crête bien singulière et que nous revendiquons, celle des « faiseurs ». Ni Laboratoire académique, ni pôle de Recherche et Développement ; Le Labo permet les bricolages institutionnels, les assemblages originaux, les agencements inattendus. Le développement d’une culture de recherche est mis au service de l’action : la recherche comme une science des solutions.

Un espace d’accueil, de projets, d’opportunités à saisir dans notre environnement. Appel à projet, appel à manifestions d’intérêt, mise en lien avec d’autres réseaux, d’autres espaces de recherche. Le Labo est une porte du dedans vers le dehors qui offre aux professionnel.le.s, aux personnes concerné.e.s, des opportunités de se mettre en lien, de déborder l’institué.

Un espace-temps, où l’on prend le temps de prendre le temps. Un temps différent, où les contraintes de « production » sont moins fortes. Une hétérochronie, où le temps s’agence de manière autre, et s’adapte aux acteurs en présence.

Un espace de co-réflexion et de co-construction, où l’on s’appuie sur les notions de croisements des savoirs (ATD Quart-Monde, 1999), et où l’on « fait en marchant ». Par le retour d’expériences croisées, par la réflexivité acquise par la mise en commun, la participation, la collaboration. Les travaux du Labo sont collaboratifs et visent la participation de toutes et tous en prenant en compte leurs capabilités.

Un espace de rencontres, où se construisent des temps de partages, d’échanges, des agoras réflexives. Rencontres du Labo, Conférences, Ciné Lab’, sont autant d’espace investis pour aller à la rencontre de l’Autre.

Un espace de co-formation, entre pairs, où Il ne s’agit pas tant de produire un objet/livrable, mais d’expérimenter quelque chose à partir de l’expérience de cette tentative de production. Ce qui est produit alors est moins un outil qu’une possibilité de changement de regard, de changement de posture, de changement de faire.

Un espace ressources, où l’on y trouve du conseil technique, de la formation, de la ressource documentaire, des outils d’animations, du matériel pédagogique, etc.